Sama, ale nie samotna!
2024-11-10Przyczynek bibliograficzny do historii Polski XIX wieku
2024-11-13Karol Lutostański : Les partages de la Pologne et la lutte pour l'inépendance
Les rapports entre les classes de la société en Pologne, sans doute, laissaient beaucoup à désirer : depuis longtemps l'équilibre y avait été rompu au profit du clergé et de la noblesse ; les villes s'étaient appauvries et n'avaient pu se développer à l'aise, les paysans étaient attachés à la glèbe. Mais, à cet égard, le monde occidental ne valait guère mieux que la Pologne : en France, en Allemagne, il est vrai, la force économique et intellectuelle de la bourgeoisie en adoucissait le sort; mais, par contre, le paysan silésien, brandebourgeois, russe, échappait volontiers à son seigneur, à son percepteur d'impôts, à son recruteur, pour aller se réfugier sous la protection du régime polonais, plus clément.
La prétendue « intolérance » religieuse des Polonais, si souvent stigmatisée, n'était absolument rien, même à l'époque la plus pénible pour les dissidents (1736-1768), en comparaison des vexations auxquelles étaient alors en butte les catholiques en Angleterre, en Suède, en Danemark, les protestants dans la plupart des pays catholiques, les sectaires en Russie. En réalité, dans les temps modernes, tous les cultes, sauf les Ariens, ont toujours été tolérés en Pologne, et, en 1768 et 1775, les dissidents acquirent des droits politiques à peu près égaux à ceux des catholiques.
Moins fondée encore était l'accusation portée contre la noblesse polonaise du XVIIIe siècle d'avoir provoqué la décomposition morale du pays. L'« esprit de faction » se réduisait pour la plupart à des conceptions différentes de l'intérêt politique de la République : les uns voyaient en la Russie l'ennemi principal, les autres en la Prusse; les uns avaient recours à une tactique conciliatrice, les autres, au contraire, préféraient une manière d'agir intransigeante. La corruption ministérielle, cet ulcère commun à toute l'Europe d'ancien régime, n'avait pas plus gangrené la Pologne que la Russie ou la Prusse. La corruption parlementaire y était beaucoup plus superficielle qu'en Angleterre ou en Suède. Les mœurs privées des hautes classes aristocratiques en Pologne, comme partout du reste, subirent l'influence néfaste du scepticisme libertin du « siècle des lumières », mais celles de la noblesse moyenne n'en furent pas atteintes. Sous le rapport de la moralité, Varsovie n'avait certes rien à envier à Berlin, à Paris, à Saint-Pétersbourg ou à Londres.
Du reste, il s'agit ici, non tant de comparer les vices intérieurs de la Pologne d'avant les partages avec ceux de l'Europe d'alors, que de constater si c'est vraiment en ces vices qu'il faut chercher la cause essentielle de la chute de l'État. N'a-t-on pas considéré comme destructeurs certains phénomènes qui, cent ans plus tard, eussent passé pour des manifestations normales du progrès? Et y a-t-il des raisons de prétendre que la Pologne sans le « liberum veto », sans la toute-puissance de la noblesse, sans la décentralisation, ou sans quelques autres défauts de son organisation, que la Pologne, gouvernée sous Stanislas-Auguste comme l'ont été au XIXe siècle l'Angleterre, la Suisse, les États-Unis d'Amérique, n'aurait pas attiré les convoitises de ses voisins. Osons le dire nettement : de telles raisons n'existent pas ; tout porte, au contraire, à croire qu'elle n'en aurait pas moins été la victime des trois Puissances conjurées contre elle.
Ce qui s'est passé en 1772, 1793, 1795, était un inéluctable et au point de vue psychologique très compréhensible attentat de monarchies absolues et militaristes contre un peuple passionnément attaché à la constitution libérale de sa patrie et abhorrant 1' « absolutum dominium », de même que les armées permanentes dont celui-ci s'était fait son instrument le plus docile. C'est là le fond môme de la question. Le reste, ces prétendus «titres légaux» sur les provinces polonaises, cette « intolérance » à l'égard des dissidents, cet « esprit de faction », ce désordre intérieur « faisant craindre la décomposition totale de l'État », tout cela ne fut que prétexte.
La République polonaise des Jagellon?, au moins à partir de la fin du XVIe siècle, constituait un phénomène tout exceptionnel, en opposition avec les autres pays de l'Europe; et ce contraste s'accentua de jour en jour. Partout la souveraineté « par la grâce de Dieu » écartait les États de la participation aux affaires publiques : en Pologne, la Diète légiférait, contrôlait, gouvernait sans entraves. Partout étaient réduites les libertés provinciales, municipales, étendus les pouvoirs des fonctionnaires royaux : en Pologne floiïssait l'autonomie locale. Partout on levait des troupes, on entretenait sur pied de grosses armées contre les ennemis extérieurs et intérieurs, c'est-à-dire contre les propres sujets du prince : en Pologne, le cas échéant, la nation elle-même devenait l'armée pour la défense de la patrie. Partout le citoyen s'était transformé en sujet, l'intimité même de la vie privée n'était pas à l'abri des ingérences du pouvoir : le Polonais voulait rester et restait maître de sa destinée et n'aurait pas laissé le gouvernement empiéter sur la moindre de ses franchises.
Aucun Européen, ni le Suédois, ni le Hollandais, ni même l'Anglais, ni à plus forte raison nul autre, n'avait, au cours des siècles, conquis tant d'inestimables libertés. Le droit de voter l'impôt fut concédé à la noblesse polonaise en 1374 ; l'inviolabilité de la propriété, en 1422 ; le droit de participer à la nomination des juges de première instance, en 1454, par le statut de Nieszawa, qui, en même temps, décida qu'aucune modification ne pouvait être introduite dans l'organisation territoriale et qu'on ne pouvait proclamer la levée générale (le « pospolite ruszenie ») sans assentiment des diétines. L'autonomie locale se développa à partir du XIVe siècle ; la Diète devint corps légiférant au XVe siècle et atteignit la pleine reconnaissance de son pouvoir législatif en 1505. Au moment où venait de s'éteindre la dynastie des Piast (1370) naquit pour la noblesse le droit d'élire le Roi, droit reconnu définitivement à chaque gentilhomme, en 1573 ; en même temps fut sanctionné le droit de rébellion contre le souverain au cas où celui-ci aurait rompu son pacte avec la nation. A partir de 1578, les juges aux tribunaux d'appel étaient aussi choisis par les nobles. Tous ces privilèges n'appartenaient, il est vrai, qu'à une seule classe sociale qui en jouissait sans restrictions. Mais cette classe constituait au moins le 10 °/0 de la population totale, comptait plusieurs centaines de milliers d'hommes majeurs. Jusqu'à la Révolution française, dans aucun État européen, une partie aussi considérable de la nation n'a été appelée à collaborer dans une telle mesure à la législation et au gouvernement. La République royale de Pologne avait une constitution plus démocratique que l'Athènes de Périclès, elle comptait plus d'électeurs que l'Angleterre en 1832.
Ennemie du despotisme des souverains, remplie de méfiance et d'aversion pour les intrigues diplomatiques, sans bureaucratie et sans nombreuse armée permanente, sans visées conquérantes, ne cherchant aucunement à anéantir ou à dénationaliser les peuples voisins, ni même ses propres citoyens allogènes, la Pologne constituait une criante anomalie parmi les Puissances du XVIe au XVIIIe siècle, et, par cela même, devait conjurer contre elle les menées spoliatrices des autocraties qui l'entouraient. Pendant longtemps elle fut sauvée par l'esprit public de ses citoyens, actifs, stimulés par le sentiment de leur précieuse liberté. Malheureusement, un moment arriva où les larges masses de la nation ne surent plus se maintenir au degré de culture élevée qui leur eût été indispensable pour gouverner l'État parmi tous ces écueils et ces embûches. Après avoir réalisé de grands progrès à l'époque de la Renaissance et de la Réforme, l'instruction publique en Pologne, et surtout l'éducation politique, fut négligée ; conjointement s'abaissèrent les mœurs de la noblesse.
Pour expliquer ce phénomène, il n'est pas du tout nécessaire de présumer qu'il était le fruit de l'épuisement de la vitalité civilisatrice de la race polonaise. Il faut seulement ne pas oublier qu'au cours du XVIIe siècle, alors que commencèrent à déchoir les forces intellectuelles de la Pologne, pendant quatre-vingt-cinq ans, celle-ci fut en proie à des guerres incessantes, guerres défensives le plus souvent, parfois guerres de revendications, contre la Suède, la Moscovie, la Turquie, les Cosaques, les Tatars, peuples, orientaux pour la plupart, qui, bien que redoutables militairement, étaient en général d'une civilisation moins avancée; aussi le contact permanent avec eux contribua-t-il à orientaliser en une certaine mesure la culture polonaise, à l'éloigner de l'Occident. A cette même époque, où les Polonais comptaient quatre-vingt-cinq années de campagne, l'Autriche et l'Espagne ne furent sous les armes que pendant soixante ans, sans profit non plus pour leur développement; la Suède, environ cinquante ans, la France quarante, la Hollande trente, l'Angleterre vingt-cinq. Rien de surprenant à ce qu'une nation contrainte à guerroyer sans trêve, à servir de rempart à la civilisation chrétienne occidentale, n'ait pas marché de pair avec ses heureux voisins dans la voie du progrès intellectuel, organisateur et économique.
Ces voisins s'aperçurent de bonne heure de l'assoupissement de l'énergie polonaise. Sous le règne même de Jean-Casimir, dernier Roi de Pologne de la maison de Wasa (1648-1668), se firent jour les premiers projets de partage de la République, projets prématurés, qui furent déjoués, mais où se dessinaient dès lors, en leurs lignes principales, les convoitises des Puissances limitrophes de la Pologne : la maison de Hohenzoïlern avait jeté son dévolu sur la Prusse Occidentale et la Posnanie, la Russie sur toutes les provinces ruthènes et lithuaniennes, les Hongrois (Rakoczy) sur la Petite Pologne. Ces visées se fixèrent et se précisèrent, comme direction aussi bien que comme étendue, à l'époque néfaste de l'Allemand, Auguste le Fort, Roi de Pologne et Électeur de Saxe (1697-1733), lequel, poursuivant son idée favorite d'établir en Pologne le régime absolu et d'y introduire l'hérédité du trône en faveur de sa descendance, était prêt, lui-môme, à céder de vastes territoires polonais à quiconque l'eût aidé à perpétrer ses desseins. Ce n'est pas moins de neuf fois qu'il reprit les pourparlers relatifs à un démembrement partiel de la Pologne. Le conflit de ce monarque avec la noblesse polonaise qui se révoltait contre le séjour prolongé dans le pays des troupes saxonnes, y voyant l'instrument destiné à servir les vues ambitieuses du Roi, permit à Pierre Ier de s'immiscer comme médiateur dans les affaires intérieures de la République.
Enhardie par l'influence qu'elle était parvenue à acquérir de cette façon, la Russie se préparait à absorber, au moment opportun, l'ensemble des terres polono-lithuaniennes. Ce programme maximum, représenté par Pierre le Grand, Ostermann, Bestoujew, Michel Worontsow, Panin, ne tenait pas compte des prétentions des autres voisins de la Pologne. Le cabinet de Berlin était plus modeste ; il se contentait de l'annexion de la Prusse Occidentale, de la Warmie, de Gdansk (Dantzig), éventuellement de la Samogitie, de la Gourlande et d'une partie de la Grande-Pologne, pourvu toutefois que ces acquisitions fussent effectuées au plus tôt et digérées complètement. Ces aspirations de la Prusse se révélèrent dans une série de négociations entreprises par Frédéric Ier; dans des conventions et des armements du temps de Frédéric-Guillaume ; dans les aveux politiques de Frédéric II (1731); dans les instructions qu'il donna à ses généraux et à ses diplomates (1750-1759), enfin dans ses deux testaments politiques : celui de 1752 et celui de 1768.
L'Autriche, dont la situation était différente, menacée elle-même de spoliation à l'extinction des Habsbourg, ne pouvait accepter de participer aux démembrements qu'en dernière éventualité, ce qui ne l'empêcha pas pourtant de se rencontrer avec les deux autres monarchies absolues, limitrophes de la Pologne, dans une action tendant à préparer le terrain pour une intervention.
On sentait, en effet, au seuil du XVIIIe siècle, que la République se souvenait encore de la récente délivrance de Vienne, fait d'armes d'un retentissement énorme dans la chrétienté tout entière, qu'elle pouvait s'éveiller et trouver des amis en Europe : il s'agissait donc d'empêcher tout développement de la nation, de la faire rétrograder au point que le mal devînt sans remède.
Cette action débilitante fut d'abord entreprise séparément. Lisola, envoyé impérial, et Hoverbeck, envoyé de l'Électeur de Brandebourg, s'attachèrent, chacun de son côté, à endormir la Pologne. Les deux Puissances allemandes se donnèrent la main pour le traité de 1686, afin de contrecarrer de commun accord les visées dynastiques des Sobieski, visées qui auraient pu entraver la libre élection au trône. Dès lors, la Prusse travailla inflexiblement et infatigablement à précipiter la « mort naturelle » de la République polonaise. Parfois, et non sans hésitation, elle fut secondée en cette tâche par l'Autriche.
La Russie ne se joignit que plus tard à ces menées. Elle avait d'abord à surmonter son involontaire timidité à l'égard de la civilisation polonaise plus ancienne, à s'approprier la culture militaire et administrative de l'Occident et à se rendre mieux compte des progrès de la décomposition intérieure en Pologne. C'est ce que réussit à faire Pierre Ier : lorsque Auguste le Fort provoqua une guerre civile dans la République, le Czar intervint entre le Roi et la nation, et, par la force des armes, imposa sa médiation aux deux parties.
(...) Cependant, comme elle désirait s'annexer tout le pays, il convenait de permettre à la République de faire quelque résistance aux convoitises des autres Puissances : ce calcul, conjointement avec des vues politiques secondaires, poussa la Russie à autoriser la Pologne à opérer çà et là de chétives réformes et à augmenter modestement l'effectif de ses troupes.
Mais ces ménagements ne tardèrent pas à être superflus, et, à partir de 1748, les envoyés russes à Varsovie devinrent sans réserve les agents actifs du désordre.
Sur ce terrain, Saint-Pétersbourg et Berlin, quelles que fussent les conjonctures internationales ultérieures, s'entendirent facilement. A commencer par la convention de Potsdam (1720), ils se lièrent par une série d'accords, conclus en 1726, 1730, 1732, 1740, 1743, 1762, 1763, 1764, 1769, à l'effet de sauvegarder la libre élection au trône, de maintenir le liberum veto et de protéger les droits des dissidents.
Par le simple fait de cette coalition des deux grandes Puissances militaires du Nord se trouvait annihilée toute velléité de réforme, étant donné qu'il était devenu impossible de réaliser le moindre amendement des lois fondamentales sans coup d'État et qu'un coup d'État devait infailliblement susciter la guerre civile qui, à son tour, ne pouvait manquer d'amener l'intervention des tout-puissants voisins, c'est-à-dire la perte de quelques provinces.
Seuls d'autres voisins de la République, avec l'aide d'États plus éloignés, eussent pu faire contrepoids à la Prusse et à la Russie, à condition toutefois d'observer entre eux la plus étroite solidarité.
Mais l'Autriche qui, même en 1719 (traité de Vienne avec l'Angleterre et la Saxe), s'était encore montrée prête à raffermir le gouvernement d'Auguste le Foi t, en 1726 et en 1739, se joignit à la Russie pour conserver la libre élection au trône de Pologne. Sous Auguste III, Marie-Thérèse fit appel à la vigilance de la Russie contre les projets d'abrogation du liberum veto (1749 et 1752). En 1764, Kaunitz préconisait la conservation de l'anarchie polonaise comme principe directeur de la politique autrichienne à l'égard de la Pologne.
Méconnaissant son propre intérêt, la Turquie, quatrième voisin de la République, suivait cet exemple par indolence, et ce n'est qu'au moment où le désastre était inévitable qu'elle essaya de rebrousser chemin.
Bien plus encore : pendant une longue suite de générations, des Puissances lointaines, Puissances qui étaient considérées et se considéraient elles-mêmes comme alliées naturelles de la Pologne, par imprévoyance ou par indifférence, agirent contre la renaissance politique de ce pays, l'empêchèrent de sortir du chaos.
La France, à chaque interrègne, posait une candidature qu'elle soutenait par de l'argent, au lieu de l'appuyer par des troupes et des conseils sensés, et, comme elle n'aboutissait ainsi qu'à des échecs, elle s'opposait à la politique des candidats adverses qui avaient triomphé, en provoquant la dissolution des Diètes, en démoralisant les magnats, en consolidant dans la petite noblesse la conviction que le salut de la patrie consistait en la « liberté dorée » et en la résistance aux projets de la Cour. On en vint au point que les ministères de Louis XIV et de Louis XV finirent par croire eux-mêmes à cette allégation absurde, et personne ne la formula aussi nettement que
Mais ces ménagements ne tardèrent pas à être superflus, et, à partir de 1748, les envoyés russes à Varsovie devinrent sans réserve les agents actifs du désordre.
Sur ce terrain, Saint-Pétersbourg et Berlin, quelles que fussent les conjonctures internationales ultérieures, s'entendirent facilement. A commencer par la convention de Potsdam (1720), ils se lièrent par une série d'accords, conclus en 1726, 1730, 1732, 1740, 1743, 1762, 1763, 1764, 1769, à l'effet de sauvegarder la libre élection au trône, de maintenir le liberum veto et de protéger les droits des dissidents.
Par le simple fait de cette coalition des deux grandes Puissances militaires du Nord se trouvait annihilée toute velléité de réforme, étant donné qu'il était devenu impossible de réaliser le moindre amendement des lois fondamentales sans coup d'État et qu'un coup d'État devait infailliblement susciter la guerre civile qui, à son tour, ne pouvait manquer d'amener l'intervention des tout-puissants voisins, c'est-à-dire la perte de quelques provinces.
Seuls d'autres voisins de la République, avec l'aide d'États plus éloignés, eussent pu faire contrepoids à la Prusse et à la Russie, à condition toutefois d'observer entre eux la plus étroite solidarité.
Mais l'Autriche qui, même en 1719 (traité de Vienne avec l'Angleterre et la Saxe), s'était encore montrée prête à raffermir le gouvernement d'Auguste le Foi t, en 1726 et en 1739, se joignit à la Russie pour conserver la libre élection au trône de Pologne. Sous Auguste III, Marie-Thérèse fit appel à la vigilance de la Russie contre les projets d'abrogation du liberum veto (1749 et 1752). En 1764, Kaunitz préconisait la conservation de l'anarchie polonaise comme principe directeur de la politique autrichienne à l'égard de la Pologne.
Méconnaissant son propre intérêt, la Turquie, quatrième voisin de la République, suivait cet exemple par indolence, et ce n'est qu'au moment où le désastre était inévitable qu'elle essaya de rebrousser chemin.
Bien plus encore : pendant une longue suite de générations, des Puissances lointaines, Puissances qui étaient considérées et se considéraient elles-mêmes comme alliées naturelles de la Pologne, par imprévoyance ou par indifférence, agirent contre la renaissance politique de ce pays, l'empêchèrent de sortir du chaos.
La France, à chaque interrègne, posait une candidature qu'elle soutenait par de l'argent, au lieu de l'appuyer par des troupes et des conseils sensés, et, comme elle n'aboutissait ainsi qu'à des échecs, elle s'opposait à la politique des candidats adverses qui avaient triomphé, en provoquant la dissolution des Diètes, en démoralisant les magnats, en consolidant dans la petite noblesse la conviction que le salut de la patrie consistait en la « liberté dorée » et en la résistance aux projets de la Cour. On en vint au point que les ministères de Louis XIV et de Louis XV finirent par croire eux-mêmes à cette allégation absurde, et personne ne la formula aussi nettement que Ghoiseul, inventeur de la règle selon laquelle il importait à la France avant tout que l'anarchie fût raffermie en Pologne.
D'ordinaire la France était secondée par la Suède qui d'ailleurs, de son côté et indépendamment de la France, adoptait une attitude analogue à l'égard des affaires intérieures de la Pologne, d'abord, sous l'impulsion d'une envie à courte vue (alliance avec l'Autriche contre la succession des Sobieski en 1686), puis, par condescendance envers la Russie (articles additionnels des traités de 1724 et de 1744).
Seule la monarchie constitutionnelle d'Angleterre s'abstenait d'empoisonner la vie intérieure de la Pologne constitutionnelle. Mais elle se solidarisait en général avec la Russie, et par là même aggravait, elle aussi, l'emprise du poing czariste pesant sur la République.
Il n'y a pas d'exemple que l'Europe ait permis à une coalition de Puissances de diriger contre un autre État une action concertée, consciente, prolongée, comme celle dont la Pologne a été la victime.
Karol Lutostański, Les partages de la Pologne et la lutte pour l'inépendance (extrait), Lausanne 1918
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Rap-trap. Może być klatką nieprzepracowanych traum, które jeśli nie zostaną wykrzyczane, nazwane, ”skoszone” ostrymi słowami – odrosną jak chwast. Rap na scenie, ale i w zamkniętym od środka pokoju nastolatka przewija np. obrazy przemocowego / dzieciństwa /krzyku rodziców/skutków niezrozumiałych nakazów oraz braku obowiązków.
Na 10 osób indagowanych w ulicznej sondzie nastolatków 9 odpowiedziało mi, że to muzyka i teksty, a co to w ogóle za pytanie. W domyśle: czego ta starsza pani ze sznurem pereł, w biały dzień czepia się na środku chodnika. Tylko jedna dwunastolatka odpowiedziała: „to takie wiersze starszych”. „Takie” jest pojemnym określeniem, skoro content/treść zmiażdżyłby jednym klapnięciem oburzenie przedstawicielek mojego pokolenia. „Delivery”” w rapie, czyli co poeta miał na myśli, gdy cierpiał, akcentowanie rym-rytm-rym, czyli forma, która mogłaby konkurować z pierwotnym wykonaniem wagnerowskiego „Tannhäusera”. I jeszcze dłuuuuugi ogon stereotypu: rap postrzegany jest często jako „produkt” kultury afrykańskiej, ale ze Stanów, no to jak „przebić się” przez tak trudną materię, by podziałała na odbiorcę krzepiąco?
Raper jest jak griot – pieśniarz z Senegalu, Gambii czy Gwinei, który przywołując wydarzenia minione oczyszcza się z nich, oddala doświadczenie traumy ( choć u giotów ma to inne określenie), mocnym słowem rozpala ogień, który ma zniszczyć słowa, albowiem raniły, a nawet zabijały. I śpiew griotów, i większość tekstów raperów unosi mnie dwa metry nad fotelem, choć poczucie rzeczywistości każe nadal stąpać po podłodze. Raperzy i grioci są silnym głosem przeszłości rodzinnej, społecznej, łączącej dany naród, traumy pokoleniowej oraz międzypokoleniowej.
Zła przeszłość trzyma wielu z nich za gardło, więc silnie nacechowana cierpieniem ekspresja, głos wwiercający się twardym słowem w skronie odbiorcy uwalnia, oczyszcza, ułatwia restart, pozwala zebrać myśli, być „w tekście” i „poza nim” = być „w środku gigantycznego problemu” i „poza nim” jednocześnie.
A jeśli licealista albo uczeń technikum najchętniej wymiksowałby się z dzisiejszej lekcji języka polskiego i „odszedł w siną dal” grania na komórce, albo wyobraźnią przeniósłby się do dolce-fa-niente na Malcie czy Wyspach Kanaryjskich ( bo tak robią dorośli), dajemy sobie przestrzeń, by porozmawiać o tekstach Hemp Gru albo o algierskim rapie. Wyjaśnić, na ile daje moc oczyszczenia ( tu uśmiecham się do mojej Córeczki, dzięki której słucham Taco), a ile siły do przyswajania „mechanicznych” treści szkolnych.
Ze znajomością rapu jest jak ze znajomością gier. „Otwieramy” rozmowę, „otwieramy się” porównując np. „Assassin’s Creed” „na klawiaturze” z wersją literacką i raptem okazuje się, że czytanie mocno nadobowiązkowej lektury staje się tęsknotą.
Marta Moldovan-Cywińska
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